ENS-PSL
29 rue d'Ulm
75005 Paris
France
Dernière séance du séminaire "Les liens qui font les humanités numériques", avec une présentation de Gilles Simon, chercheur en informatique au laboratoire LORIA de l’Université de Nancy et spécialisé dans la vision par ordinateur.
Le séminaire Les liens qui font les humanités numériques s’était ouvert en novembre dernier avec l’intervention de Léa Saint-Raymond (que vous pouvez réécouter en podcast illustré sur la plateforme “Savoirs”), historienne de l’art convertie aux méthodes numériques. Nous finissons l’année universitaire 2022-2023 avec l’intervention le mercredi 14 juin prochain d’un chercheur qui a fait le chemin inverse. Gilles Simon est chercheur en informatique au laboratoire LORIA de l’Université de Nancy et spécialisé dans la vision par ordinateur. Il rencontre l’histoire de l’art lorsqu’il a l’occasion d’admirer le retable de l’Agneau mystique, à Gand, chef d’œuvre des frères Van Eyck achevé en 1432. La perspective lui semble si élaborée qu’il a l’intuition qu’une machine à perspective pourrait avoir été utilisée. Il décide de transformer cette intuition en hypothèse de travail et va appliquer des algorithmes de vision par ordinateur à 5 tableaux du maître flamand.
L’analyse probabiliste des entrecroisements de lignes dans ces tableaux fait émerger une structure ordonnée, récurrente de points de fuite, qui ne peut être le fruit du hasard. Selon toute vraisemblance, cette géométrie relève de l’utilisation d’un miroir plan, à travers lequel le peintre décalquait le réel, selon un protocole opératoire – un algorithme – bien précis. Cette “machine à perspective” semble avoir été conçue dans l’intention de représenter l’espace au plus près de la perception humaine ; elle présente de saisissantes similitudes avec la Tavoletta de Brunelleschi, contemporain de Van Eyck et inventeur de la perspective de l’autre côté des Alpes.
Nous aurons le plaisir d’accueillir Gilles Simon pour une présentation approfondie de ce travail le mercredi 14 juin prochain, au 29 rue d’Ulm, en salle Berthier.
L’entrée est libre et gratuite, et le petit-déjeuner vous est offert par l’École Universitaire de Recherche Translitterae.