Praticienne, théoricienne et historienne de l’ethnographie, je travaille sur la pluralité, dans une même période historique, de scènes sociales dotées de normes de conduite différentes, décrites comme des « codes de politesse » ou comme des « rituels d’interaction », et sur le rôle de l’écriture et du calcul à la fois comme outils cognitifs et comme séparateurs de scènes sociales.
C’est donc d’abord comme observatrice des interactions sociales et des modes de pensée numériques que je m’intéresse aux humanités numériques. Une longue pratique de l’enquête ethnographique collective à des fins pédagogiques m’a amenée à m’intéresser également aux outils numériques permettant la sauvegarde et le partage de données de terrain, dans le cadre d’un intérêt pour la pratique de la « revisite » (est-ce l’œil de l’observateur ou la société étudiée qui a changé), pour la recherche pluridisciplinaire et pour la déontologie de l’enquête de terrain. J’ai donc suivi plutôt que précédé l’usage des outils numériques par les ethnographes, et je découvre aujourd’hui l’importance de leurs capacités de géolocalisation et de visualisation.