Je suis chargé de recherches au CNRS et directeur d’un groupe de recherche à l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine (Max Planck Institute for the Science of Human History) à Jena (Allemagne).
J’étudie la transmission culturelle, la manière dont les traditions sont transmises de personne à personne. Ce mécanisme clé dans l’histoire et l’évolution humaine relie trois aspects distincts : la cognition humaine individuelle, les interactions entre les individus et les processus au niveau de la population.
Pour couvrir tous ces aspects, mon travail combine un large éventail de méthodes, de l’expérimentation en laboratoire à l’histoire culturelle quantitative. Dans mon livre How Traditions Live and Die (2016), j’ai développé une théorie de la transmission culturelle qui soutient qu’elle repose principalement sur la communication ostensive, par opposition à l’imitation. J’ai aussi défendu une vision des dynamiques d’évolution culturelle où les transformations constantes comptent plus pour le changement culturel que les mécanismes de sélection, menant à des débats sur la nature et les implications des modèles évolutionnistes culturels.
Depuis 2016, j’ai concentré mes recherches sur un instrument particulier de la transmission culturelle : les codes graphiques. Les systèmes d’écriture, les pictogrammes, les emblèmes, les marques et les sceaux tous sont des codes graphiques, qui transmettent des informations au moyen d’images persistantes dotées d’un sens standardisé. J’ai étudié les caractéristiques visuelles des lettres et des emblèmes dès une perspective qui combine la science cognitive et l’évolution culturelle. Je cherche à comprendre comment la forme des lettres et des autres symboles maximisent les informations qu’ils puissent soutenir en s’adaptant aux contraintes de la cognition visuelle humaine.