
Mes recherches portent le marché de l’art indien dans l’entre-deux-guerres.
M’intéressant au marché de l’art indien dans l’entre-deux-guerres, j’étudie en particulier le commerce mené par l’archéologue Gabriel Jouveau-Dubreuil (1885-1945) et par le marchand d’art asiatique C.T. Loo (1880-1957), en étroite collaboration avec le musée Guimet. En 1924, le conservateur de ce musée, Joseph Hackin (1886-1946) introduit C.T. Loo auprès de Jouveau-Dubreuil qui le fournit dès lors en art indien à partir de Pondichéry, où il réside depuis 1909. Pour se procurer des sculptures religieuses, souvent toujours en culte, Jouveau-Dubreuil bâtit un réseau d’intermédiaires, issus de l’élite indienne francophone, que j’essaye de reconstituer, en croisant enquête archivistique, histoire orale et visualisations numériques. Ce sont ces intermédiaires qui traitaient avec les individus, qu’ils soient prêtres ou villageois, impliqués dans ces transactions marquées par des rapports de forces inégaux. Grâce à ce réseau, Jouveau-Dubreuil acquiert, pour le compte de C.T. Loo et du musée Guimet, plus de deux cents objets, désormais dispersés dans des musées en Europe et en Amérique du Nord. Le projet DakshinArt, en cours de développement, vise à retracer la provenance, les méthodes d’acquisition et le lieu de conservation ces sculptures en rendant ces données accessibles en ligne à l’aide d’une cartographie interactive et de notices détaillées.